Nuit.

Minuit probablement, peut-être davantage...

Dernière fois que j'attends à cet arrêt. Déménagement à l'autre bout de la ville. Venu récupéré les dernières affaires qu'il restait.
Avenue déserte, aucuns mouvements, c'est dimanche soir ... Et ce bus qui n'arrive pas..
10 minutes passent. Toujours tout seul. Toujours pas de bruit. Et toujours cette impression que la machine s'est arrétée, le temps grippé. 10 nouvelles minutes. Et pas de bus. J'ai encore toute la ville à traverser, avec une correspondance à mi-chemin.
Te voilà enfin. J'attrape un bout de papier pour poser ces quelques mots, entre les cabrioles du tas de ferraille conduit par un chauffeur qui doit en avoir autant marre que moi de sa journée ...

Centre ville.

00h17: je viens de rater l'avant dernière correspondence vers Beacon Hill. La prochaine est dans une heure... gros blazement....
Ca bouge encore ici tiens. Les gens sont differents de nuit par contre. Fini les costards cravate, les couples trentenaires modèles et leur bébé, fini tous ces gens normaux s'en allant ici et là travailler, consommer, faire marcher cette gigantesque machine a fric. Place a la marginalité, place aux sans abris, place aux gens de la rue, place a tous ces gens qui connaissent si bien la rue pour y vivre. Est-ce ça vivre pleinement urbain ?
Ca parle tout seul, marche sur la route, discute avec le panneau d'indication d'horaires... Un punk me demande du feu, puis enchaine sur mon accanet, me demande s'il y a des punks en France. Si j'avais eu les moyens, je lui aurais fais écouter un petit morceaux des Bérus tiens ...

Je sors mon appareil photo, la batterie me lâche aussi; encore le temps de prendre cette image...